Avant, je n’aimais pas courir…

Avant, la course et moi c’était un peu comme Bree Van de Kamp et le Kuduro.  Pas très compatibles. Et pourtant, maintenant je vais au minimum faire mon petit footing une fois par semaine… Retour vers une évolution inespérée….

Il y a 3 ans, alors que j’étais en Belgique chez mon amoureux, celui-ci m’a entrainé dehors, m’assurant que dans ce pays les routes étaient plates. Donc que le footing, qui lui titillait la guibolle, allait être tranquille Emile, cool Raoul, ou à l’aise Blaise. Tous ces gens quoi… Bizarrement je n’en ai pas vu un seul, ni Raoul, ni Blaise… J’en ai caguer eu des sueurs.. Le coeur qui me tambourinait dans la poitrine, le cuissot qui brûlait, le poumon à l’agonie… Bon.. ben c’était pas gagné. J’ai tenu quelques kilomètres, et puis j’ai ralé, j’ai bougonné et je me suis mise à marcher en traînant des pieds (malgré les encouragements de mon homme). Arrivée à bon port, la maison, je me suis étalée dans le salon. Le bonheur. La torture était terminée. Je ne vais pas vous mentir, j’ai détesté cet épisode. Je n’étais pas fière de moi, je me suis sentie nulle.

Et puis, si vous me connaissez, vous savez que je déteste rester sur un échec. Je me suis alors penchée sur le sujet. J’ai commencé à lire quelques articles sur le net, et me suis aussi posée les questions du « pourquoi tant de haine après cette course ? ». Et bien premièrement, quand on ne connait pas le parcours, sachez que c’est désagréable. On ne sait pas si il reste beaucoup de chemin à faire avant l’arrivée, et quand on n’a pas l’habitude de courir, on a aussi beaucoup de mal à estimer si 3 kilomètres c’est loin ou pas… Et donc savoir si on doit tout donner ou garder un peu d’énergie.

course_tapis

Fervente habituée de la salle de sport, je me suis dit que j’allais révolutionner mon entraînement : faire du tapis ! Cette machine sur laquelle je voyais tout le temps des gens courir dans un but inconnu, face à un mur. Je trouvais ça un peu stupide, et je n’avais pas des échos très positifs sur ce genre de pratique : le tapis ça abîme les articulations, le tapis ne reflète pas le niveau réel de course, le tapis ça pique (ça c’est sur)… Bref, j’ai mis de côté tous ces préjugés, et je me suis lancée (tellement bien que j’ai failli rater le départ en trébuchant… ). J’ai commencé par marcher 5 minutes à 6,5km/h histoire de m’échauffer. Puis je suis montée à 10,5km/h, le casque vissé sur les oreilles avec C2C me guidant « down the road »…. 20 minutes plus tard j’étais vannée. Bon, cette expérience à la salle, n’a pas été aussi terrible que je l’imaginais. Mon coeur a tenu le choc, mes gambettes avançaient toute seules, j’ai eu presque envie de recommencer…. et surtout ça m’a donné de l’espoir.

Sauf que, les émotions de s’arrêtent pas là. Une semaine après cet épisode, mon amoureux m’annonce qu’il y a une course « rigolote » (il a le don de bien emmener les choses…) au stade de France… Dans un mois et demi… Le Crazy Jog. Kézaco ? Hé bien j’avoue, c’est drôle. C’est une course de 7 km, remplie d’obstacles. Il faut grimper sur des murs…. sauter sur des capots de voitures, enjamber des pneus, monter à fond les miquelons les gradins du Stade…. Tout un programme ! 30 minutes plus tard nous étions inscrits (oui je suis très facile à convaincre). Cette course, on pouvait la faire en équipe, nous avons donc demandé à ma copine, gazelle de l’Afrique, Stéphanie de s’allier à nous… et elle a accepté.

Pendant un mois et demi, je vous avoue, je n’ai pas beaucoup couru…. Par contre, j’étais tous les jours à la salle après le boulot… zumba… cardio…. renforcement…bodytorture… Je ne me posais pas trop de questions sur la course (je crois que je tentais d’oublier… :D) Et soudain, le fameux dimanche est arrivé.

Nous nous sommes levés à 7h. Oui un dimanche. Autant vous dire que je suis arrivée au Stade, avec une grosse tête de rillette, l’impression de ne pas être réveillée, et je ne savais pas trop ce que je fabriquais dans ce lieu full de dossards, de gens pompélup… Un monde que je ne connaissais pas…

crazyjog
Avant la course, une photo souvenir pleine d’energie !

Il y avait plusieurs sessions de départ, histoire qu’il n’y ait pas de bousculade. On a dû en laisser passer 3 ou 4 avant de se lancer. Je ne vous cache pas que j’avais un peu les pépètes. Ne connaissant pas mon niveau dans une course, j’avais peur d’être à la ramasse. Nous voilà partis ! Hop hop hop, ne commençons pas trop vite pour ne pas s’essouffler… premier mur à grimper, hop hop hop j’enjambe les pneus, je me baisse, je saute, j’évite… Je suis à fond. Oh my god, c’est mon corps qui kiff comme ça ? Je ne sais pas si ce sont les cris d’encouragements de tous les gens autour, ou l’atmosphère ambiante, mais je me sens à fond la forme. Je cours, aussi vite que je peux… Non mais là je suis en train de semer mon amoureux…. Et Stéphanie est juste devant moi, je vois ses mollets… Oh ! Les gradins. Tous les 3, nous arrivons à nous retrouver, et ça y est on court à la même allure…. ensemble. Incroyable, je suis l’allure de Stef, je vous rappelle : LA GAZELLE DE L’AFRIQUE !!! Je n’ai aucune idée des km restants, et d’un coup j’entends « SPRRRIIIIINT » … C’est mon mec… « Vite il reste 200 m ! on fonce !!! ». Nous voilà tous les 3, à fond, en fin de course. Sauf que…. il ne restait pas 200m, mais 550m ! il avait mal lu…. Malgré tout on ne lâche rien, et on franchit la ligne d’arrivée (je jubile). Je crois que je vais rendre…. Nous avons fait 7km, moult obstacles, en…42 minutes ! L’exploit pour moi.

arrivee

Cette course, ça a été le déclic. Finalement je ne suis pas si nulle. Et je me suis rendue compte, que le footing, la course, bref appelez ça comme vous voulez, c’est du mental à avoir. Tout se passe dans la tête. C’est pareil pour les entraînements, si on se décide à y aller, c’est déjà à moitié gagné. Pendant qu’on court, le corps veut parfois s’arrêter, mais le mental est là pour rééquilibrer, pour aller jusqu’au bout de ses limites.

Depuis, j’ai fait beaucoup de progrès. Je cours régulièrement, et j’emporte même mes tenues en vacances ou en weekend et nous courons en duo avec mon amoureux. J’ai apprivoisé mon corps, et la discipline. J’ai mes playlist « course », « motivation », ou encore « bouge ton popotin »…. (Vous pouvez avoir un aperçu dans playlist running )… Aller courir, je me suis rendue compte que c’était plus qu’aller faire son ptit sport…. On croise des gens, on observe, on se concentre, c’est libérateur… Maintenant que je suis à Lyon, j’ai mon parcours. Sur les quais, de Jean Macé, au Parc de la Tête d’Or (en passant faire coucou à l’ours) et le retour. Il me semble que c’est proche des 11km, et je le fais en 1h. C’est le kiff. Et puis surtout, ça a un impact sur la silhouette. Les cuisses sont galbées, le popotin bien musclé, et les abdos se dessinent.

Tout ça pour vous dire, que courir, ça s’apprend. Quand j’ai fait le crazyjog, certes je n’avais pas trop l’habitude de courir, mais j’ai toujours été sportive. Mon coeur était entraîné. Donc si vous voulez vous aussi vous y mettre, ne vous fixez pas des objectifs inatteignables dès le début. Commencez doucement. Et vous verrez ça ira tout seul. Je consacrerai bientôt un article avec mes conseils pour bien débuter sans difficulté 😉

etirement

En attendant, belle journée à vous !

3 réflexions sur “Avant, je n’aimais pas courir…”

  1. ahah, Yann m’a montré ton article. Ca m’a rappelé notre lointain footing sur la plage de Gandia, poursuivis par une dameuse folle. Que de bons souvenirs! 😀

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