J’ai décidé de changer ma vie

L’année 2015 aura été riche en émotions pour moi… Petits problèmes de ventre malade, tracas, et enfin choix de reconversion professionnelle. Aujourd’hui, je vous raconte mon aventure. 

Depuis toute petite, le dessin a été ma grande passion. Des couvertures du journal de Mickey que je m’amusais à reproduire, aux petits carnets que je remplissais (mais jamais en entier), puis la BD, mon blog… et mon métier. Je suis devenue Graphiste, webdesigner, directrice artistique. Appelez ça comme vous voulez, mais je suis restée dans les coloriages. Et puis, après 8 ans, vadrouillant d’entreprises en entreprises, un sentiment de lassitude m’a envahie. Je restais toute la journée, assise sur ma chaise, « emprisonnée ». Il faut comprendre. Un graphiste, c’est créatif. On a besoin de faire de la veille, de s’aérer le ciboulot, mais surtout on n’est pas des robots. Attention, je ne suis pas en train de dire qu’on met les pieds en éventail et hop…  La créativité met parfois un peu de temps à arriver, mais peut être aussi spontanée, soudaine. Ça dépend des jours, ça dépend de l’humeur, ça dépend de beaucoup de facteurs en fait. Alors quand l’Entreprise, très peu souple, commence à te fliquer, à te reprocher de faire un peu de veille graphique dont tu as tant besoin pour l’inspiration… ça cafouille. C’est ce qu’il s’est passé. Consciente de la chance d’avoir un CDI, mais tellement peu épanouie.

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Je ne pouvais plus rester toute la journée devant ce PC, sans vraiment avoir de relation humaine. Parce que oui, le graphiste a finalement un job certes créatif, mais peu enrichissant dans les échanges et peu valorisé. On se charge du visuel, l’élément qui va avoir un gros impact sur le produit. C’est ce que les gens voient en premier. Et pourtant le graphiste est bien le dernier récompensé (il y en a quand même quelques clients qui ont l’idée d’envoyer un gentil mail de temps en temps). Souvent les chefs de projets, en relation eux avec le client, reçoivent des petits cadeaux, sont parfois invités à manger au restaurant… Le graphiste rien. Je suis mauvaise langue, il y a une entreprise qui m’a fait profité d’un repas, d’une sortie, d’une présence sur un plateau tv (merci Manu) mais c’est rare. Mon quotidien est alors devenu routine, l’ambiance se dégradait petit à petit au boulot. Les journées devenaient interminables. Malgré tout je restais nickel, dynamique, souriante… Le soir était une autre histoire. Quand je rentrais à la maison, je n’étais pas de très bonne humeur, j’avais perdu mon humour, et c’est mon amoureux qui devait supporter ça. Mes râleries, mes larmes, ma démotivation à faire mes illustrations que j’aimais tant griffonner avant… J’avais donc deux solutions : continuer jusqu’à la débandade complète ou tout quitter. Oui mais pour faire quoi ?

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Et puis un soir, en mars,  il y a eu la goutte qui a fait déborder le vase. Mon ventre alternait entre grommellements, dérangements, et douleurs intenses. Je pleurais, je me sentais mal. Mon amoureux m’a assise sur le canapé et m’a dit « bon tu ne crois pas qu’il est temps de prendre les choses en main ? tu es en train de te rendre malade. Change de métier, ça fait trop longtemps que ça dure. Où est il ton projet de nutrition ? ». Le mot magique : nutrition. Un sujet qui me passionne depuis bien longtemps. Et en 2011, j’avais tout préparé, dossier, courriers envoyés etc… pour commencer une formation. Mais le destin en a voulu autrement, j’ai trouvé un job de graphiste que je ne pouvais absolument pas refuser (coucou Cyril Hanouna 🙂  ). J’ai donc gardé ce projet dans un coin de ma tête. C’est vrai qu’il était peut être temps de le ressortir.

A partir de là, tout à été chamboulement. J’avais le principal, le soutien de mon homme (hors de question de me lancer dans cette aventure sans ça, on est 2 maintenant… ). Nous avons mis tous nos projets de côté pour moi (si ça c’est pas de l’amouuuur…). Ensuite il fallait trouver comment faire la formation, avec quel organisme, se renseigner dessus, en quoi elle consiste ? Et surtout assurer ses arrières. Pas facile, il fallait chercher des solutions. J’ai donc contacté une ancienne élève via son blog, qui avait choisi elle aussi de faire une reconversion et qui a drôlement bien réussi (coucou Mme Ananas !). Cette fille a été au top, elle m’a écrit de longs mails, a pris le temps de m’expliquer, de me conseiller, et surtout elle m’a fait appeler la bonne personne : Marie Caroline Baraut. Diététicienne, qui s’est à présent consacrée à la pédagogie pour ce BTS, pionnière des cours virtuels pour ces études et prof au CNED. Une femme dynamique, une boule d’énergie, qui te donne toutes les bonnes vibes nécessaires même au téléphone ! Et surtout, elle a cru en moi. Après un bref échange, je lui ai raconté mon parcours, mes envies… Et j’ai su que je devais le faire.

Les mois qui ont suivi ont été complètement bizarres. J’étais dans une brume, j’ai commencé à prendre de l’avance en lisant. Beaucoup. Un vocabulaire inconnu pour moi, de la biochimie, des pathologies. des mots en « oïque, en « ide » des noms d’oiseaux… Candice, une ex-étudiante m’a filé plein de ressources (merci <3). J’avais l’impression que mon cerveau allait exploser, et puis je me suis habituée. Tout a commencé à s’éclaircir. Je révisais tous les soirs après le boulot, le midi à la pause dej….  En juillet, je me suis donc inscrite au CNED. Les cours par correspondance, je le savais, allaient être certainement difficiles, mais me laisseraient aussi une liberté optimale pour m’organiser.

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Et puis septembre arriva, j’ai reçu mes cours (entièrement numériques à partir de cette année). Je me suis fait un planning. J’ai découvert aussi les groupes de soutien du bts, avec bonne humeur, échanges constructifs, rencontres avec des gens passionnés…Et depuis je revis. Cette formation est passionnante. Difficile, très scientifique, avec tout ce que j’aime dedans. Les techniques culinaires (moi qui adore cuisiner), l’hygiène, les connaissances des aliments, et je me suis même découvert un intérêt particulier pour la microbiologie et la biochimie… 2 mois sont passés à toute vitesse. Les journées interminables sont bien loin derrière moi

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Autour de moi les réactions ont été diverses et variées. Souvent la surprise, l’étonnement d’abord qui laissent ensuite place à moult questions. Le plus dur, ça a été de l’annoncer à mes parents en avril. Eux qui ont toujours tout fait pour m’encourager, me soutenir et supporter mes découragements quand j’étais étudiante en graphisme. Contents que je m’en sis toujours bien sortie après tout ça… J’avais peur qu’ils pensent que je laissais vraiment tout tomber, comme si je tirais complètement un trait sur tout ce travail. Mais ils ont compris. J’ai plus d’un tour dans mon sac, et qu’au contraire, tout ça allait m’être bien utile. Et comme d’hab ils ont suivi (merci Papounet et Mamounette). Et puis, mon amoureux est très fier de dire qu’il sort avec une étudiante ! (qui a presque 30 ans mais bon…)

Mais vous savez le comble de l’ironie dans tout ça ? C’est que dans quelques semaines, je serai officiellement illustratrice. Ce changement de vie, m’a permis aussi de dégager du temps pour faire ce que j’ai toujours rêvé : 2 activités bien différentes en même temps. Chacune me permettant de prendre du recul sur l’autre. J’ai trouvé mon équilibre. Joie.

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Maintenant, j’ai un emploi du temps de ministre, et j’aime ça. Je me sens utile, épanouie et je sens que je vais vers ce que je recherche. Un métier avec du contact humain, de l’aide à la personne, de la compassion aussi, de la réflexion avec comme thème principal l’alimentation. Et je me sens libre. Tout ce qu’il me fallait. Maintenant il ne me reste plus qu’à m’accrocher !

Dans la vie, quand on ne se sent plus bien, il ne faut pas hésiter à prendre les choses en main. Il faut s’armer de courage, prendre des décisions et ce n’est pas toujours facile.  Je finirais sur une citation de Winston Churchill que je me suis placardée à mon bureau : « Il n’y a rien de négatif dans le changement, si c’est dans la bonne direction. »

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12 réflexions sur “J’ai décidé de changer ma vie”

  1. Bravo Léa 🙂 ! Tu as l’air motivée et bien heureuse 🙂 !
    J’aimerai bien trouver une autre voie pour ma part, mais franchement, je n’en ai aucune idée 🙁 ! Alors chapeau bas pour toi qui a trouvé un équilibre 🙂 !!
    Des bisous

  2. Bravo pour ce billet ! C’est Anc (ma soeur) qui me l’a fait suivre car je suis dans la même situation, mais j’en suis encore aux balbutiements d’une reconversion pro radicale. En tout cas, ça fait vraiment plaisir de ne pas se sentir seule, Merci d’avoir posté !!!

  3. J’aime beaucoup l’energie positive de ton article, moi même graphiste je comprends bien, trop bien ! Je n’en peux plus non plus de ce travail à la chaîne et j’ai besoin d’autres choses… j’ai remis le doigt sur un vieux rêve lors de mes dernières vacances et j’y songe de plus en plus, en lisant ton article je me dis que tout est possible ! Bonne continuation à toi 🙂

    1. Bien sur que c’est possible 🙂 Il faut y croire… et surtout au pire, ce n’est pas irréversible… On n’a qu’une vie, et parfois il faut foncer (tout en pensant à bien assurer ses arrières c’est important). Merci à toi de m’avoir lu, et plein de courage pour la suite alors 🙂

  4. Félicitations pour ce joli changement de vie!
    J’ai ouvert un blog il y a quelques mois sur les personnes qui changent de vie pro. Ca s’appelle GRAND ECART (legrandecart.fr). Je publie chaque semaine (ou presque) des témoignages de personnes qui ont décidé de changer de vie: parcours, doutes, succès, réaction de l’entourage… Le but est de montrer la réalité de ces parcours. Au plaisir d’en discuter avec vous ou de vous interroger d’ici quelques mois.
    Bonne journée,
    Charlotte

  5. Ping : Être diététicienne à l’hôpital – Lea Del Aguila

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